La Cour suprême refuse un nouveau recours des opposants à la loi anti-avortement du Texas - La Cour suprême des États-Unis a infligé un nouveau camouflet jeudi 20 janvier aux opposants à une loi du Texas qui, depuis quatre mois, interdit d'avorter dès six semaines de grossesse. La haute juridiction, qui compte une solide majorité conservatrice (six juges sur neuf), a refusé, sans expliquer ses motifs, de renvoyer le dossier devant un juge fédéral qui, en première instance avait bloqué cette législation. Concrètement, cela signifie que le dossier reste aux mains de la très conservatrice cour fédérale d'appel de la Nouvelle-Orléans, où la procédure est embourbée.
Les trois magistrats progressistes de la Cour suprême se sont dissociés de leurs collègues dans un texte au ton acide. «Aujourd'hui, pour la quatrième fois, la Cour a refusé de protéger les femmes enceintes du Texas», a écrit la juge Sonia Sotomayor en leur nom. «La Cour regarde ailleurs» alors que le Texas «prive ses citoyens de leurs droits constitutionnels», a-t-elle ajouté.
Depuis le 1er septembre, cet État du Sud interdit d'avorter, même en cas de viol ou d'inceste, dès que les battements de cœur de l'embryon sont perceptibles, à environ six semaines de grossesse, quand la plupart des femmes ignorent encore être enceintes. Une dizaine de lois comparables ont été invalidées dans le passé parce qu'elles violent la jurisprudence de la Cour suprême: celle-ci a reconnu en 1973, dans son arrêt historique «Roe V. Wade», et réaffirmé en 1992, le droit des Américaines à avorter tant que le fœtus n'est pas viable, soit vers 22 à 24 semaines de grossesse.
Source : lefigaro.fr