Si le schéma traditionnel de la famille composé de deux parents reste encore majoritaire en France, d’autres modèles se développent de plus en plus, notamment sous l’essor des séparations. D’après une étude de l’Insee parue en janvier 2025, 23 % des enfants mineurs vivaient en effet dans une famille monoparentale (47 % dans les DOM), dont 19 % avec leur mère, en 2023, tandis qu’on recensait 10 % de familles recomposées. Or, être parent célibataire, c’est assumer deux fois plus de responsabilités, mais aussi supporter une charge financière énorme. Résultat : monoparentalité rime trop souvent avec précarité.
Lors d’un vaste état des lieux publié en 2024, la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a été très claire : « En moyenne, les conditions de vie des familles monoparentales sont moins favorables que celles des couples avec enfant(s) – quel que soit le critère retenu : niveau de formation, chômage, emploi occupé, conditions de logement, niveau de revenu. » De fait, tous les voyants sont au rouge.
D’après la CNAF, 40 % des enfants vivant avec un seul parent étaient en effet en situation de pauvreté monétaire en 2018. Il faut dire qu’entre 30 et 40 % des pensions alimentaires sont impayées, alors qu’elles représentent 18 % de leurs ressources (données 2023 de la CNAF). Plus largement, la séparation parentale entraîne une baisse de niveau de vie durable pour les enfants, qui atteint 19 % en moyenne la première année et toujours 12 % cinq ans après, selon France Stratégie (rapport 2024). Sans surprise, 48 % des parents célibataires sont ainsi à découvert de façon récurrente (Insee 2023). Pire, ils représentent 20 % des dossiers de surendettement (18 % de mères et 2 % de pères) enregistrés par la Banque de France en 2024, sachant que la grande majorité vit sous le seuil de pauvreté (67 %).
En janvier, l’Insee a également brossé un sombre tableau de la situation des mères célibataires : 34 % sont sans emploi (contre 24 % dans une famille avec deux parents), seulement 23 % ont un diplôme de niveau bac + 3 ou plus (32 % dans le schéma traditionnel), tandis que le logement est suroccupé dans 25 % des cas (seulement 11 % pour le schéma classique).
Source : www.20minutes.fr
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En proie à l’instabilité conjugale, les familles monoparentales, dans la majorité des cas des femmes seules avec enfants, sont livrés a une précarité grandissante. Ce ne sont pas seulement les politiques familiales et les aides accordées qui doivent évoluer, mais c’est la société toute entière qui doit changer pour construire des couples et des familles durables.