Après le ministre de la Justice, Aurore Bergé, ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations, Guillaume Gouffier Valente, député Renaissance et rapporteur du projet de loi, Sacha Houlié (Renaissance), président de la commission des lois, et Véronique Riotton (Renaissance), présidente de la délégation au droit des femmes, prendront la parole. Tous parlent avec « émotion » d’un moment « historique », citant à l’envi Simone Veil, Gisèle Halimi ou Simone de Beauvoir, évoquant et invoquant « nos mères », « nos grands-mères », « nos filles », « nos petites-filles », multipliant des témoignages personnels. Face à l’enthousiasme de ces derniers, la députée Pascale Bordes (RN) dénote au perchoir : « en plus d’être inutile et inapproprié, ce texte est un artifice qui ne permet même pas de résoudre la question de l’accès à l’avortement. C’est une opération de communication pour masquer l’insondable état de notre système de santé ».
Les femmes qui souffrent d’avoir avorté ne sont, elles, pas évoquées, ni celles pour qui cela n’a pas été véritablement un « choix ». Pourtant, la réalité des femmes qui ont avorté sous la pression, notamment en raison de motifs économiques, affleure. Y compris dans les propos de ceux qui entendent inscrire l’IVG dans la Constitution. Ainsi, Marie-Charlotte Garin (EELV) évoque des avortements « parce que la vie est trop chère, trop dure pour construire une famille », des femmes enceintes qui « ne le veulent pas, ne le peuvent pas »[1].
Des femmes avortent parfois aussi sous la pression de leur conjoint, de leur famille. Aux députés qui proposent de s’assurer que le consentement de la femme est libre, le rapporteur répond que le « V » de IVG garantit que l’acte est bien « volontaire ». Le garde des Sceaux précise que ces pressions sont sanctionnées par le Code pénal. On lui demande des chiffres : combien de plaintes déposées ? de poursuites pénales engagées ? Le rapporteur promet de se renseigner.
Source : www.genethique.org
Découvrir la suite de l'article sur le site d'origine