"J'aurais aimé qu'on me disie la vérité" : cette mère milite pour un "consentement à la maternité" - Dans le livre "Choisir d'être mère", la journaliste et autrice Renée Greusard dénonce les tabous autour de la maternité. Des non-dits qui entretiendraient une image erronée.
Non, avoir un enfant, ce n'est pas toujours que du bonheur. Dans son ouvrage Choisir d'être mère qui vient de paraître, Renée Greusard dénonce l'image "fantasmée" de la maternité bienheureuse - un "mensonge", une sorte de "secret" qui se diffuserait de génération en génération, et qui interroge selon elle sur l'absence de "consentement" éclairé des futures mères.
On parle peu, argue-t-elle, de la nuit de java des tous premiers jours de bébé à la maternité - une agitation et une sollicitation importante du nouveau-né la deuxième ou la troisième nuit après la naissance. De l'injonction à l'allaitement maternel. De la solitude des mères. Du manque de sommeil. Des phobies d'impulsion - la peur à l'idée de blesser ou brusquer son bébé. Ou encore de la dépression post-partum. Autant de tabous autour de la maternité sur lesquels la journaliste et autrice entend lever le voile.
"Les jeunes parents ne sont pas assez informés", estime-t-elle, interrogée par BFMTV.com. "Et c'est d'autant plus difficile pour les femmes qui, on le sait, sont les premières victimes des inégalités dans le couple, des attendus liés à la parentalité et des nombreuses injonctions de la mère parfaite qui n'existe pas."
Renée Greusard évoque notamment la réaction de sa propre supérieure lorsqu'elle lui parle de ses difficultés avec son bébé - "ne dégoûte pas trop les autres quand même". Ou encore le message reçu d'une infirmière puéricultrice, elle aussi désillusionnée après son accouchement: "Elle m'a dit que quand elle a demandé à sa collègue psy pourquoi on ne lui avait rien dit, elle lui a répondu 'c'est pour ne pas faire peur'."
Autant de non-dits qui font que, selon la journaliste, les femmes se lancent souvent dans l'aventure de la maternité à l'aveugle. Pas suffisamment bien équipées ni outillées pour affronter les difficultés que représente l'arrivée d'un nouveau-né.
Source : bfmtv.com
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Derrière cette revendication du « consentement à la maternité » se cache la souffrance de nombreuses femmes qui subissent les injonctions irréalisables de la société capitaliste à être une mère parfaite, une épouse dévouée et une professionnelle accomplie, tout à la fois et toute seule comme une super héroïne.
Nous devons réfléchir collectivement sur les moyens de déculpabiliser ces femmes et de leur donner une vision plus simple et juste de la maternité pour leur bien-être et celui de leurs enfants. Mais aussi peut-être prendre le relais en tant que communautés, églises et apporter notre aide face à la solitude souvent ressentie par les jeunes mamans.