Fin de vie : « L’euthanasie n’est pas une revendication populaire »

Fin de vie : « L’euthanasie n’est pas une revendication populaire »
Publié le
November 12, 2024
Fin de vie : « L’euthanasie n’est pas une revendication populaire » - Yaël Braun-Pivet a annoncé que le texte sur la fin de vie sera examiné à l’Assemblée nationale à partir de janvier 2025. Un calendrier qui n’entend pas, selon Tugdual Derville, les véritables préoccupations des Français. Loin d’une nouvelle loi sur l’aide à mourir, ils réclament avant tout un meilleur accès aux soins, notamment palliatifs.

Comment le gouvernement peut-il prévoir de relancer le débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationale dès janvier 2025, quand on connaît l’état de notre système de santé ? D’où vient pareil acharnement, en contradiction flagrante avec les attentes prioritaires des Français en matière d’accès aux soins ?

Nul ne peut ignorer la crise multiforme que traverse notre système de santé. À peine nommé, le premier ministre a réservé à ce sujet son tout premier déplacement public. À l’hôpital pédiatrique Necker, de Paris, il a alors assuré que « la santé publique sera une priorité » pour son gouvernement. Une déclaration en phase avec les attentes des Français. La santé est leur « premier sujet de préoccupation » confirme le 23 octobre le sondage Ipsos réalisé pour le Conseil économique, social et environnemental. En août 2023 déjà, 83 % en faisaient leur priorité numéro un de la rentrée, pour la cinquième année consécutive (Étude Ifop-Fiducial). Une préoccupation en hausse de 17 points en six ans ! La pandémie du Covid est passée par là : en révélant notre grande précarité, elle a accentué une double inquiétude, pour notre propre santé (et celle de nos proches) et pour le système de santé de notre pays en général.

Le sens des priorités

Depuis, notre système de santé a continué de se déliter : vacances de postes, défection de soignants épuisés, engorgement des urgences, déserts médicaux ruraux mais aussi urbains, difficulté à trouver un médecin traitant, délais parfois effarants pour accéder à un spécialiste, et même pénurie inédite de certains médicaments courants. Sans oublier ni la crise de la prise en charge des personnes âgées dépendantes en général, ni celles des Ehpad en particulier. Quant à la santé mentale, elle est en grande déshérence, au point que le premier ministre a confirmé, dans son discours de politique générale, vouloir en faire la « grande cause nationale » de 2025.

Devant pareil constat, on pourrait s’attendre à ce que la nouvelle Assemblée nationale se saisisse au plus vite de ces urgences. Qu’en est-il ? On annonce que la présidente de l’Assemblée nationale s’est entendue avec le gouvernement pour rouvrir dès le 27 janvier 2025 le débat… sur la fin de vie. Olivier Falorni, soutenu par 220 députés, avait déjà redéposé sa proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté qui sont, au passage, présentés comme des soins, rompant avec la déontologie des professions soignantes pour lesquelles donner la mort ne saurait être un « soin ».

Source : www.la-croix.com

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Commentaire du CPDH

Plutôt que d’obtenir le droit de mourir, les Français aspirent au droit à vivre ! Comme le rappelle Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance Vita, dans un contexte de crise globale, la santé et l’accès aux soins sont une des premières priorités des citoyens. Cet entêtement douteux à vouloir légiférer sur l’euthanasie, nous ferait presque penser que nos politiques préfèrent précipiter la mort plutôt que de prolonger la vie dans de bonnes conditions. Dans un contexte financier tendu, le risque d'un glissement vers une "logique économique" ne peut totalement être écarté.

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