Euthanasie : « Le CCNE vient d’enterrer la spécificité de l’éthique à la française »

Euthanasie : « Le CCNE vient d’enterrer la spécificité de l’éthique à la française »
Publié le
September 14, 2022

Euthanasie : « Le CCNE vient d’enterrer la spécificité de l’éthique à la française » - Dans ce texte, le philosophe Damien Le Guay revient sur l’avis du CCNE favorable à l’euthanasie. Il estime qu’on ne revient jamais sur un droit « sociétal » et prédit que « la médecine terminale sera décrédibilisée ».

Le 13 septembre 2022 est un jour de deuil pour l’éthique à la française. Il y aura un après et un avant. Une manœuvre politique vient d’aboutir : la fin de l’autonomie du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) et donc la fin de l’autonomie d’une instance qui avait jusqu’alors la possibilité d’agir en toute indépendance. Depuis des années et des années, le CCNE disait et répétait, d’avis en avis, son refus de l’euthanasie. Cette position est constante. Elle était motivée. Elle le fut avec de multiples arguments. Rien ni personne n’était en mesure de faire changer le CCNE.

Sauf que, depuis la présidence Hollande, une double demande contradictoire s’est imposée dans le champ politique : d’une part, en passer par l’avis du CCNE en matière sociétale, et d’autre part, considérer que cet avis est décisif. Il s’agissait alors de faire passer l’euthanasie, inscrite au programme du candidat Hollande. Or, Didier Sicard, saisi du dossier, l’a travaillé et a fini par s’en rendre à l’évidence : l’euthanasie n’est pas la bonne réponse. Il faut renforcer le palliatif.

Depuis ce petit séisme, tout a été fait pour aligner les positions éthiques du CCNE sur les demandes des politiques sur la fin de vie. Changement des membres du CCNE, nomination de membres plus conciliants. Nomination d’Alain Claeys comme membre, alors qu’il est un homme politique et n’a aucune raison de figurer dans une instance éthique, sinon d’être un partisan affiché de l’euthanasie. C’est lui qui fut coauteur de la seconde mouture de la loi Leonetti (2016) avec l’introduction de la « sédation profonde et continue jusqu’à la mort », considérée par certains comme une manière en douceur d’introduire une sorte d’euthanasie. Et, comme par hasard, il y a un an, il a été nommé corapporteur d’un groupe de travail sur ce sujet – avec Régis Aubry, comme autre corapporteur.

Source : la-croix.com

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Commentaire du CPDH

Un article très éclairant sur les liens entre le Conseil Consultatif National d’Ethique (CCNE) et la politique présidentielle. Comment comprendre qu’un conseil d’éthique qui a toujours été contre l’euthanasie change à ce point d’opinion ? L’affaire était « cousu de fil blanc » et le journal Lacroix nous explique pourquoi !

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