« Aidons-nous à vivre, pas à mourir »

« Aidons-nous à vivre, pas à mourir »
Publié le
December 14, 2022

« Aidons-nous à vivre, pas à mourir » - Tétraplégique depuis 30 ans, Philippe Pozzo di Borgo prend la parole au nom des personnes lourdement handicapées. Alors que s’engage le débat sur la fin de vie, il alerte sur le message envoyé par « ceux qui nous décrètent malheureux sans même nous connaître ».

Alors qu’est lancé un processus participatif pouvant conduire à légaliser le suicide assisté ou l’euthanasie, nous, les personnes plus fragiles, avec ceux qui nous entourent et nous soutiennent, en appelons à la sagesse de nos concitoyens chargés de réfléchir au sujet de la fin de vie. Nous sommes incontinents, souffrants, paralysés ou désorientés, porteurs de handicap ou de maladies invalidantes, victimes des séquelles d’accidents, traumatisés crâniens ou malades psychiques. Tous, nous nous sentons encore plus fragilisés par ce débat.

Regardons les choses en face : beaucoup de « bien portants » nous décrètent malheureux sans même nous connaître. Ils préféreraient ne plus vivre que de vivre avec nos incapacités. Mais qu’en savent-ils ? Que savent-ils du chemin que nous avons fait pour consentir à notre situation ? Que savent-ils des ressources vitales que nos épreuves ont révélées, malgré nos souffrances ? Il faut nous approcher pour nous connaître. Il faut prendre du temps, renoncer à la peur et à une certaine pitié qui ne nous aide pas.

Avec nos proches, nos soignants, nos amis, nous prenons aujourd’hui la parole pour défendre l’apport de nos existences à la société. Certains de nos concitoyens jugent nos vies inutiles et coûteuses. On applaudit ceux qui vont se suicider à l’étranger en désespoir de cause, comme si nous devions faire de même. C’est ce qui nous fait le plus mal. Ont-ils conscience du message d’exclusion qu’ils nous envoient ? Alors que nous nous battons au quotidien, faudrait-il renoncer au courage de vivre ? On parle beaucoup d’inclusion, mais certains regards, certains mots posés sur nous laissent entendre que nous ne serions pas complètement vivants. Que disent-ils à ceux qui nous aident à apaiser nos souffrances et à surmonter nos difficultés ? Devraient-ils abandonner leurs efforts ?

Source : ouest-france.fr

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