Sandrine Rousseau, première candidate woke à l'élection présidentielle ? - Candidate surprise du second tour de la primaire d'Europe Écologie Les Verts, où elle affrontera le favori Yannick Jadot, Sandrine Rousseau, dont chacune des sorties est scrutée depuis des semaines sur les réseaux sociaux et dans la presse, provoque l'incompréhension de nombreux commentateurs.
Écoféministe revendiquée, l'enseignante-chercheuse en sciences économiques s'est distinguée par l'intransigeance de ses positions écologiques et sociales, mais surtout sociétales. Si bien que la candidate semble cocher toutes les cases du « wokisme », sensibilité idéologique venue des campus états-uniens qui prétend être sensible à « toutes les oppressions » : sexistes, racistes, LGBTphobes, grossophes, validistes, etc. Marianne a évoqué le sujet avec Pierre Valentin, auteur de deux notes importantes sur cette idéologie pour le think tank Fondapol.
Pierre Valentin : Commençons par le plus évident. Madame Rousseau s’est déjà réclamée du terme, qui signifie « être éveillé » en anglais, et plus spécialement éveillé aux injustices raciales ou sexuelles que subissent les minorités dans les pays occidentaux. Comme le rapportait récemment Les Échos elle affirme « défendre les injustices, bien sûr que je suis woke. »
Sandrine Rousseau porte également en elle la tentation de ne pas qualifier son adversaire – même quand il est de gauche – mais de le disqualifier en entretenant une relation à la pureté militante très forte. Elle dit : « Yannick Jadot porte une écologie que je respecte mais qui n’est pas la mienne. Moi, je suis une écologiste de gauche, radicale, sociale. » On comprendra que Monsieur Jadot n’a plus le privilège d’être réellement de gauche ni spécialement radical. Qu’il se soit désisté en faveur de Benoît Hamon en 2017 n’y changera rien. Dans cette addiction à la radicalité, la subversion, la transgression, toute suspicion de centrisme est rédhibitoire et définitive.
Source : marianne.net
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Le wokisme, nouvelle idéologie du XXIe siècle ! Comme a pu le définir le sociologue Julien Damon, le wokisme est un "avatar de la postmodernité et de l'aspiration intellectuelle à tout déconstruire". Le terme « woke » signifie « être éveillé » en anglais, et pourtant on peut penser qu'il s'agit en fait d'un aveuglement nouveau qui, sous couvert de messages empathiques face aux injustices, foule au pied les libertés et droits fondamentaux.
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