L’avortement peut-il menacer l’Europe ? - Le 19 janvier dernier, Emmanuel Macron s’est prononcé devant le Parlement européen pour présenter les objectifs de la Présidence française de l’Union Européenne (PFUE) récemment ouverte. Alors qu’il avait annoncé en décembre la construction d’une « Europe humaine » il a fait peser mercredi dernier une lourde menace sur le droit à la vie (cf. Intégrer le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?).
La reconnaissance du droit à l’avortement derrière la lutte pour l’Etat de droit
Dès l’ouverture de sa déclaration, le président de la République a précisé sa volonté de promouvoir les valeurs de l’UE, notamment en intégrant à la Charte des droits fondamentaux la reconnaissance du droit à l’avortement.
« La présidence française sera une présidence de promotion des valeurs qui […], à force d’être considérées comme des acquis ont peut-être fini ces dernières années, par se fragiliser. Nous sommes cette génération qui redécouvre la précarité de l’Etat de droit et des valeurs démocratiques ». Par ces allégations, Emmanuel Macron vise particulièrement des Etats pointés du doigt depuis quelques années, considérés par beaucoup de responsables politiques français comme les « vilains petits canards » de l’Europe car trop conservateurs sur l’enjeu de l’avortement notamment. Sont visés sans équivoque la Pologne et la Hongrie (cf. Avortement : la Pologne toujours dans la ligne de mire de l’Europe).
Sans sourciller, Emmanuel Macron fait le lien entre la lutte pour l’Etat de droit et la concrétisation du droit à l’avortement comme valeur de l’Europe.
« La fin de l’Etat de droit, c’est le règne de l’arbitraire. La fin de l’Etat de droit, c’est le signe du retour aux régimes autoritaires, au bégaiement de notre histoire. Oui, derrière tout cela, il y a un combat idéologique. Ce combat est d’ailleurs porté par plusieurs puissances autoritaires à nos frontières et il revient chez plusieurs de nos pays. Nous voyons cette révolution à l’œuvre qui vient saper les fondements mêmes de notre histoire ».
Source : genethique.org