Gratuité de la pilule du lendemain : les paradoxes

Gratuité de la pilule du lendemain : les paradoxes
Publié le
October 6, 2022

Gratuité de la pilule du lendemain : les paradoxes - Le PLFSS 2023 comprend cette année la gratuité pour la pilule du lendemain, qui sera désormais délivrée sans ordonnance à toutes les femmes quel que soit leur âge (cf. La pilule du lendemain : « cavalier budgétaire » du PLFSS 2023). Une mesure effective au 1er janvier 2023.

La pilule du lendemain était déjà gratuite pour les mineures depuis 2002[1], avec une délivrance facilitée en 2016[2] et gratuite pour les femmes de moins de 26 ans depuis 2022[3]. Pour les femmes plus âgées, sur prescription, la pilule du lendemain était remboursée à 65% par l’assurance maladie.

Instaurer la gratuité de la pilule du lendemain dans un contexte d’économie

Selon la Direction de la Sécurité sociale (DSS), cette nouvelle mesure « va décupler le coût de la pilule d’urgence pour l’Etat de 1,6 à 16 millions d’euros par an »[4]. 5,93 millions de boites de contraception d’urgence sont vendues par an en pharmacie, parmi lesquelles 540 000 sont remboursées pour des femmes majeures[5]. A l’inverse le budget de la sécurité sociale 2023 prévoit des économies, notamment sur les médicaments, à hauteur d’1,1 milliard d’euros. Où l’on voit apparaitre un premier paradoxe : instaurer la gratuité pour la pilule du lendemain alors que de nombreuses mesures sont prises pour maitriser les dépenses de santé de l’assurance maladie, et alors que de nombreuses études mettent en évidence l’importance du reste à charge pour les patients atteints de maladie chronique.

Par ailleurs, délivrer gratuitement la pilule du lendemain, c’est banaliser ce produit, présenté comme anodin, alors même qu’il n’est pas dénué de risques. C’est également la présenter comme une « arme absolue », toujours efficace, quand on peut lire dans la notice : « Levonorgestrel biogaran 1,5mg comprimé n’est efficace que 7 à 9 fois sur 10 ».

Et la sécurité sanitaire ?

Paradoxe déjà soulevé au moment de sa mise à disposition gratuite et sans ordonnance pour les mineures, la pilule du lendemain, 50 fois plus dosée qu’une pilule contraceptive délivrée sur ordonnance[6], sera désormais délivrée sans ordonnance, sans suivi, sans traçabilité, sans contrôle médical ni par le médecin ni par le pharmacien.

Source : genethique.org

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Commentaire du CPDH

Alors que nous sommes sommés de faire des économies partout, que les soins et les médicaments sont de moins en moins remboursés, la pilule du lendemain sera gratuite pour toutes et sans ordonnance, c’est-à-dire sans aucun suivi médical des femmes qui y ont recours. Ceci est un retour en arrière où on laisse les femmes livrées à elles-mêmes, sans soin et sans soutien, quand bien même les conséquences de ces pilules abortives peuvent être très graves ! C’est une forme de violence faite aux femmes qui sont laissées seules face à ce choix et considérées comme seules responsables des conséquences de la sexualité.

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