Les députés ont voté jeudi 6 juin l'article 5 du projet la loi sur la fin de vie, qui pose les grands principes de l'aide à mourir. Mais le texte est remanié car les députés ont modifié une importante disposition. À une voix près, ils ont supprimé du texte le fait qu'un proche puisse administrer la substance létale au malade qui le souhaite.
Le texte initial prévoyait qu'un malade condamné, qui souffre et qui est lucide, puisse demander l'aide à mourir. Le principe posé est que c'est à lui de s'administrer le produit létal. Mais il existe une exception. Si physiquement, le malade n'en est pas capable, alors quelqu'un peut lui administrer. Qui ? C'est la grande question. Le texte prévoyait deux possibilités : que l'acte revienne à un infirmier ou médecin volontaire ou bien une tierce personne volontaire qui peut être un proche, une épouse, un fils, un père, un ami.
Un proche peut-il donner la mort ? C'est sur cette question que de nombreux députés s'interrogeaient ouvertement depuis plusieurs jours. De longs débats sur cette question de bioéthique ont eu lieu. Ce point touche à l'intime et les députés ont finalement décidé de supprimer cette possibilité, jugeant que cela ferait porter un fardeau très lourd sur les épaules du proche concerné. "Moi, si demain mon père me le demande, parce qu'il n'est pas en capacité physique de le faire, je le ferai. Mais je suis quasiment convaincu que toute ma vie je porterai un traumatisme et je vivrai très mal le fait de lui avoir donné la mort, même s’il souffrait, même s’il était condamné, il ne faut pas oublier ceux qui restent", a notamment argumenté Thomas Ménagé, député du RN.
"Ça fait partie des questions sur lesquelles j'ai beaucoup reviré, et j'ai peut-être encore des doutes, mais en tout cas, à l'heure actuelle, je pense qu'il faut restreindre le fait de donner cette substance létale soit par le patient, soit par un soignant et ne pas faire entrer une autre personne là-dedans", a pour sa part défendu la communiste Elsa Faucillon.
Source : www.francetvinfo.fr
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L’article 5 autorisant « l’aide à mourir » a été adopté par les députés en 1e lecture. Même si la Ministre Catherine Vautrain s'en est réjouit, nous croyons que c’est une bien triste nouvelle pour les Français. L'aveuglement qui consiste à refuser de voir qu'il s'agit là d'une rupture d’humanité dans la légalisation de l’euthanasie, est surprenant ! D'autant que, dans ce premier vote, la possibilité pour un proche de donner la mort a été retirée à une voix près parce que de nombreux député ont estimé que "cela ferait porter un fardeau très lourd sur les épaules du proche concerné". Ce "fardeau" sera-t-il moins lourd pour les soignants à qui on confiera la nouvelle obligation de tuer ? Les débats de cette semaine révèlent, une nouvelle fois, les aspects insensés et violents du projet de loi de "fin de vie".