Elle a mis le feu à sa chambre mais "elle aimait son grand-père qui demandait à mourir, suivez le procès

Elle a mis le feu à sa chambre mais "elle aimait son grand-père qui demandait à mourir, suivez le procès
Publié le
October 2, 2024
Elle a mis le feu à sa chambre mais "elle aimait son grand-père qui demandait à mourir, suivez le procès - Émilie G., 33 ans, est accusée d'avoir provoqué la mort de son grand-père grabataire en août 2020. Elle aurait voulu mettre fin à sa souffrance. Elle est jugée pour assassinat sur ascendant. Sa famille et son ex-compagnon ont défilé à la barre ce mercredi 2 octobre. Tous ont décrit une jeune femme "très attachée" à son grand-père et tous disent comprendre son geste. La famille ne s'est pas portée partie civile.

Un procès sur "une fin de vie" mais pas sur la question de l'euthanasie. "On n'est pas dans le militantisme", a expliqué Me Claus, l'avocat de la défense.

Manuel A. avait 95 ans et vivait sur un lit médicalisé dans la maison de sa fille à Saint-Laurent-de-Mure, près de Lyon. Le 23 août 2020, il est retrouvé mort dans son lit, calciné par son gendre et sa fille. Sa chambre remplie de fumée. Si le nonagénaire est gravement brûlé, il a toutefois succombé à une asphyxie sévère.

Sa petite-fille, Émilie G. est jugée à Lyon mercredi 2 et jeudi 3 octobre. Poursuivie pour "assassinat par ascendant", elle est accusée d'avoir volontairement causé la mort du nonagénaire. La préméditation a été retenue. La mise en cause risque la réclusion criminelle à perpétuité.

La plus grande partie de la première journée du procès a été consacrée au témoignage des proches de l'accusée mais aussi aux exposés du médecin légiste, du directeur de l'enquête et de l'expert incendie.

Après-midi chargée en émotions : la famille fait bloc

16 h Francky M, 35 ans, l'ex compagnon de l'accusée s'exprime à son tour. C'est le dernier proche de la jeune femme appelé à la barre. Le couple, qui s'est formé en 2011, a eu deux garçons, âgés aujourd'hui de 10 et 7 ans. "Émilie a vraiment aidé son grand-père à mourir. Il était vraiment dans une souffrance extrême", déclare d'emblée le témoin. Sur les relations que son ancienne compagne entretenait avec son aïeul, le jeune homme de 35 ans lâche : "Ils avaient une relation très forte. C'était un rayon de soleil pour lui". Il décrit d'ailleurs une femme "enjouée", très tournée vers la famille et entièrement vouée aux autres. Sur l'intention de mourir du nonagénaire, le jeune homme confirme à son tour : "je l'ai entendu dire ; donnez-moi la pilule pour dormir". Sur la souffrance du nonagénaire et son envie d'en finir avec la vie, les déclarations se suivent et se ressemblent.Impossible également de ne pas évoquer les problèmes du jeune couple séparé depuis quatre ans. La séparation coïncide avec le geste fatal de l'accusée. Le jour du drame, Francky M. lui avait annoncé son intention de mettre fin à leur relation et lui avait également avoué avoir eu une relation extraconjugale quelques heures auparavant. "Elle m'a dit qu'elle m'avait pardonné", lâche-t-il à l'audience.

Source : www.france3-regions.francetvinfo.fr

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Commentaire du CPDH

A un moment où le débat sur la fin de vie et la "mort administrée" n'est pas terminé, le CPDH met en garde contre les communications médiatiques qui orientent l'opinion publique vers des sentiments compassionnels alors que les faits décrits sont moralement inacceptables. C'est le cas dans cet article, où dans le procès rapporté -une petite fille qui met fin à la vie de son grand-père dans des circonstance atroces- le crime est présenté comme un "acte d'amour" par la famille concernée. Le journaliste ne prend pas partie. Il rapporte les paroles et les témoignages. Mais attention, l'heure est à la justification du "courage" qu'il faudrait pour "aider à mourir", plutôt que du courage pour aider à vivre et mourir dignement, solidairement, entouré de soins et d'affection. C'est cela la vraie compassion ! Celle qui soulage, apaise, sans commettre de crime. Ce n'est pas chose toujours facile, convenons-en, mais c'est nécessaire si nous ne voulons pas perdre notre humanité.

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