« Je suis une mutante de science-fiction, les filles comme moi n’existent pas. » Des enfants issus de procréation médicalement assistée nous révèlent le trouble qu’ils ressentent par rapport à l’histoire de leur conception. Avec en toile de fond une culture du secret qui pèse lourd dans leur cœur. La journaliste et écrivaine Myriam Leroy en fait partie. Ce trouble, elle l’a transcrit en mots.
n jour, j’ai appris que mon père n’était pas mon père. J’en ai fait une pièce. » Le jeudi 12 mars dernier, le rideau s’est levé devant une salle du TTO pas complètement pleine. Nous sommes à la première de la pièce-documentaire de la journaliste et écrivaine Myriam Leroy, « ADN »*. Deux heures après, on annonçait le confinement.
Mais ce n’est pas cette histoire de Belges confinés pour cause de pandémie que l’on va vous raconter. Nous allons vous parler de l’histoire de milliers d’hommes et de femmes nés de procréation médicalement assistée (PMA). Des enfants de la science. Des enfants dont la vie n’a pas débuté par « la petite graine que papa a plantée dans le ventre-jardin de maman ». Des enfants qui, pour beaucoup, ignorent tout de leurs racines. Des enfants à qui, souvent, on a « raconté un film ». Des enfants devenus adultes, mais qui se sentent toujours « à part ».
Myriam Leroy est de ceux-là. « Avec cette pièce, je voulais lever les tabous sur la problématique des enfants de donneurs, et au-delà de ça, sur l’infertilité« , nous confie-t-elle. Il y a deux ans, ses parents leur ont annoncé, à elle et sa sœur, que leur père n’était pas leur père biologique. Ses parents ont eu recours au don de sperme, comme des milliers de couples en Belgique. « Apprendre cela à 35 ans, c’est un choc. Cela change tout, et cela ne change rien en même temps. Ce n’est pas dramatique, mais c’est perturbant, raconte-t-elle. J’ai senti qu’il fallait que je fasse quelque chose. »
Source : lecho.be
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Commentaire du CPDH
Un article poignant sur les souffrances et les injustices vécues par les enfants nés de PMA avec donneurs. Myriam Leroy raconte son parcours et la pièce de théâtre qu’elle a consacré à son histoire. Si nous devions encore convaincre que l’ouverture de la PMA ne respecte pas les droits de l’enfant, cette seule citation résume tout :
« On parle beaucoup de la procréation médicalement assistée (PMA) du point de vue des futurs parents, mais on ne parle jamais de ses conséquences sur les enfants. Or, la PMA mène à une catégorie d’êtres humains « à part » ».
Selon les estimations, 50% des enfants de donneurs seraient mal dans leur peau.