Le parcours d'une survivante de la traite des êtres humains engagée

Le parcours d'une survivante de la traite des êtres humains engagée
Publié le
March 11, 2022

Le parcours d'une survivante de la traite des êtres humains engagée - Zita Cabais-Obra a été l'une de ces victimes de traite pendant plusieurs années, avant de puiser, dans cet épisode douloureux, la force d'aider les autres à sortir du piège de l’esclavage moderne. Voici son parcours. Elle sera Grand Témoin de la conférence internationale "Zéro tolérance pour le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains" à l'occasion de la Présidence Française du Conseil de l'Union européenne. Inscrivez-vous !

Pas toujours facile de comprendre ce qu'ont vécu les victimes de traite d'êtres humains, notamment en France où beaucoup pensent que l'esclavage a disparu et où pourtant Global Slavery Index estimait qu'en 2018, 129 000 personnes en étaient victimes.

Une femme, tombée en esclavage dans les années 1990, a su rebondir et devenir un des bras armés de la lutte contre l'exploitation des êtres humains. Aidée par le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), puis par la CFDT, elle est aujourd'hui impliquée dans plusieurs collectifs, tels le Conseil consultatif international des survivants de la traite (ISTAC) ou le collectif Ensemble contre la traite des êtres humains que coordonne le Secours Catholique. Zita Cabais-Obra a accepté de nous recevoir et de nous raconter son histoire.

"L'un de nous doit partir"

Née en 1963 dans un village des Philippines, deuxième d'une fratrie de neuf enfants, sa première désillusion date de ses 12 ans, "quand mes parents n'ont plus pu me payer l'école". Elle part alors dans la capitale pour enchaîner de petits emplois ingrats et mal payés. Mariée contre son gré, Zita élève quatre enfants jusqu'au jour où elle dit à son mari : "Si nous voulons que nos enfants sortent de la misère, l'un de nous doit partir à l'étranger chercher l'argent de leurs études." Le couple décide que ce sera elle.
Aux Philippines, les agences de recrutement international ont pignon sur rue et il est facile de se renseigner sur les postes à pourvoir. "J'avais dans l’idée d'aller à Taïwan avant de rencontrer une femme qui m'a proposé de partir à Paris, promettant un bon salaire et de bonnes conditions de travail."

Le visa sur mon passeport ne mentionnait pas Paris mais Budapest. Ce détail m'a alarmé.

S'amorce alors un voyage qui, au lieu de durer une journée, va durer plus d’un mois. "Le visa sur mon passeport ne mentionnait pas Paris mais Budapest. Ce détail m'a alarmé." Partie avec huit autres personnes et leur accompagnatrice, le groupe arrive à Amsterdam où les neuf migrants sont retenus deux jours par la police aux frontières. Puis ils sont autorisés à poursuivre jusqu'à Budapest, mais, là encore, ils sont arrêtés : "Les huit autres étaient sur liste noire pour avoir déjà tenté d'entrer en Europe."

Passage clandestin

Commence alors une série de chassés-croisés entre le groupe et la police, tandis que l'accompagnatrice, qui est en règle, tente de sortir tout le monde de Hongrie. "Nous étions en réel danger. À cours d’argent, nous n’avions plus rien à manger ni à boire. Nous dormions dans la rue, au pied des immeubles, en plein mois d’octobre. Il faisait froid."
L’organisatrice, rentrée à Paris, les a abandonnés. Zita l’appelle et la menace de la dénoncer. La menace marche. Depuis Paris, la femme contacte des passeurs qui organisent alors un passage clandestin de la frontière de plusieurs pays qu’elle ne connaît pas.

J’allais avoir 32 ans et je regrettais d’être partie.

Source : contrelatraite.org

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