A l’heure où les biotechnologies peuvent «modifier l’être humain», que change le projet de loi bioéthique au regard des principes et des lois qui protègent l’être humain ? Quelques éléments de réflexion.
» Si au fil des siècles, la technique a permis de modifier de plus en plus la nature, voilà qu’elle devient capable de modifier l’être humain lui-même […] Cela exige de nous un sursaut de discernement éthique. Il en va de notre responsabilité à l’égard des générations futures.
» Cette réflexion du chercheur Jean Matos (1) est essentielle au regard du projet de loi bioéthique. Celui-ci sera à nouveau débattu par le Sénat après avoir été voté en seconde lecture par l’Assemblée Nationale au milieu de l’été.
Les ravages de l’industrie du XXe siècle suscitent la prise de conscience écologique actuelle. Mais de quelle conscience, de quel sursaut éthique
devons-nous faire preuve aujourd’hui face aux vertigineuses possibilités des biotechnologies ?
La civilisation européenne est l’une des mieux armées pour répondre à cette question. Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours comme fin et jamais simplement comme moyen
, écrivait Emmanuel Kant (2).
Cette responsabilité, cette exigence d’universalité
est déléguée aux députés quand ils légifèrent. C’est ainsi que les lois et les conventions internationales ont posé des garde-fous pour protéger l’humanité et ses membres les plus faibles. Mais l’actuel projet de loi bioéthique fragilise certaines de ces protections.
Source : ouest-france.fr