Après l'annonce de la création de ce conseil, en novembre, une cinquantaine de chercheurs s'étaient inquiétés qu'une discipline - les neurosciences - puisse s'imposer au détriment d'autres mouvements pédagogiques.
"L'arrivée des sciences cognitives (...) suscite des réactions défensives", regrette Jean-Michel Blanquer dans un entretien donné avec Stanislas Dehaene au Figaro publié mercredi. "C'est par des approches pluridisciplinaires que nous pourrons nourrir nos réflexions".
Les neurosciences explorent l'organisation et le fonctionnement du cerveau. Les progrès considérables accomplis ces dernières années grâce au développement des techniques d'imagerie cérébrale permettent d'apporter de nouvelles réponses sur son fonctionnement. De nombreux scientifiques partagent l'idée que l'enseignant devrait se saisir des éléments de connaissance sur le cerveau pour enseigner et adapter ses pratiques aux activités cognitives de l'élève.
Le conseil sera composé de 21 membres, dont un tiers issu des sciences cognitives, selon le journal. Les autres membres seront des philosophes, sociologues, chercheurs en sciences de l'éducation, ou encore économistes, dont Esther Duflo.
Plusieurs domaines devraient être étudiés de manière prioritaire comme "le contenu des formations enseignantes". "Le conseil scientifique cherchera à délimiter les connaissances que tout professeur devrait maîtriser", précise Stanislas Dehaene.